Lutter contre le réchauffement climatique. La 26e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, COP26, s’ouvrira à Glasgow, en Écosse, le dimanche 31 octobre. Dès les années 1970, les scientifiques ont observé un lien entre l’activité humaine et le réchauffement climatique. La prise de conscience croissante des conséquences de ce changement climatique a incité les représentants de 194 pays et de l’Union européenne à fixer des objectifs de lutte contre le changement climatique à travers l’Accord de Paris du 12 décembre 2015. La COP26 est conçue pour permettre aux pays de préciser les moyens qu’ils souhaitent mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs. Décryptage
Réchauffement climatique en cours
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence des Nations Unies, 2020 a été l’une des trois années les plus chaudes sur Terre depuis le début des relevés de température, avec 2016 et 2019. En moyenne, les températures étaient supérieures de plus de 1°C à la moyenne de l’ère préindustrielle (1850-1900). « Le changement climatique est en train de se produire et ses impacts sont déjà coûteux pour les personnes et la planète », a déclaré le secrétaire général de l’OMM, Petri Taalas, en avril 2021.
Des émissions de gaz à effet de serre en hausse
Comme le souligne le premier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), créé par les Nations Unies en 1990, les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine ont accéléré le réchauffement de la température de la Terre en maintenant la chaleur émise par le réchauffement climatique dû en partie aux gaz à effet de serre et par les rayons du soleil. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont atteint 59,1 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone en 2019, une unité de mesure par laquelle différents gaz à effet de serre peuvent être comparés, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2018. Le dioxyde de carbone (CO2) est le plus grand gaz à effet de serre émis par les activités humaines. Il est responsable d’environ les deux tiers du réchauffement climatique, selon un bulletin de l’OMM publié en octobre 2021.
Les effets du réchauffement climatique
Dans son rapport d’évaluation de 2014, le GIEC a répertorié plusieurs conséquences attendues du réchauffement climatique, dont certaines sont déjà perceptibles. Il a notamment cité la disparition de nombreuses espèces végétales et animales (déjà exacerbée par l’utilisation des pesticides et la déforestation), l’élévation du niveau de la mer (mettant en danger les populations côtières), la multiplication des extrêmes tels que les sécheresses, les tempêtes et les inondations, la perte des récoltes et le déplacement des populations. dépourvues de ressources. Dans un rapport publié en octobre 2018, le GIEC rapportait que 8% des vertébrés, 18% des insectes et 16% des végétaux (sur les 100 000 espèces étudiées) seraient perdus si la planète se réchauffait de 2° c.
« Pour les nations insulaires de faible altitude comme la nôtre, le changement climatique est une question de vie ou de mort, et notre nation est susceptible de disparaître sous la mer d’ici un siècle » a reconnu le Président de Kiribati, un archipel de l’océan Pacifique en novembre 2015.
Les gaz à effet de serre
Les gaz à effet de serre naturellement présents dans l’atmosphère filtrent une partie des rayons solaires. Ils absorbent également une partie du rayonnement infrarouge produit par la surface de la Terre et le réfléchissent vers la surface de la Terre. Cet effet de serre naturel (semblable à une serre de jardinier, chauffée par les rayons du soleil et retenant la chaleur) rend possible des températures habitables sur Terre. Cependant, ce phénomène a augmenté depuis le début de l’ère industrielle en raison de l’augmentation des émissions de plusieurs gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2), provenant notamment de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel. D’autres gaz à effet de serre contribuent au réchauffement climatique, comme le méthane (émis par des bactéries qui vivent dans l’estomac des ruminants comme les vaches et dans les rizières) et le protoxyde d’azote, qui compose certains engrais industriels.
La neutralité carbone
L’agence publique Administration de l’environnement et de l’énergie (Ademe) a expliqué que la neutralité carbone se réfère à l’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et la séquestration. Il existe deux façons d’atteindre cet équilibre : réduire les émissions de gaz à effet de serre et arrêter le dioxyde de carbone dans des puits qui absorbent plus de carbone. Ces puits peuvent être biologiques, comme les forêts, ou les technologiques, en capturant le dioxyde de carbone de l’air puis en le stockant sous terre. Sur les plus de 2 millions de tonnes de dioxyde de carbone émises en Islande en 2018, selon la Banque mondiale, une usine capable d’éliminer 4 000 tonnes de dioxyde de carbone de l’atmosphère par an a par exemple ouvert dans le pays en septembre 2021.
Taxe sur le carbone
Des taxes sur le carbone sont prélevées sur les combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel). Son objectif est de répercuter sur le prix d’un produit les dommages environnementaux qu’il occasionne, représentant un coût pour la société, empêchant ainsi son utilisation. Elle est déterminée dans son principe lors de l’accord dit du Grenelle de l’environnement en 2007, mis en place en France depuis avril 2014. Appelée « contribution énergie climat », elle est basée sur les émissions de dioxyde de carbone. Elle est incluse dans les taxes existantes telles que la Taxe d’accise intérieure sur les produits énergétiques (TICPE). La taxe est incluse dans le prix du carburant à la station-service.
Les grandes dates de l’environnement
- juillet 1979 : Rapport Charney
En 1979, le rapport Charney, commandé par l’Académie nationale des sciences pour le bureau du président des États-Unis, déclarait : « Nous avons des preuves irréfutables que l’atmosphère est en train de changer et que nous contribuons à ce changement. En supposant qu’au premier semestre du XXIe siècle, un doublement des émissions de dioxyde de carbone, qui, selon les chercheurs, conduira à une augmentation de la température de la Terre d’environ 3 ° C, avec une marge d’erreur supérieure ou inférieure à 1,5 ° C. Le rapport Charney abordera le sujet de l’influence humaine sur le réchauffement climatique jusqu’au gouvernement Le GIEC travaille depuis les années 1990.
- Décembre 1997 : protocole de Kyoto
Lors de la COP3, la troisième conférence des parties sur le climat convoquée au Japon en décembre 1997, a réuni les membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, 37 pays industrialisés dont la France et l’Union européenne pour adopter le protocole de Kyoto, une convention contraignante. Ils se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5,2 % en moyenne entre 2008 et 2012 par rapport aux niveaux de 1990. Le traité est entré en vigueur en février 2005 et a été ratifié en 1990 par 55 pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ces pays respectent leurs engagements, mais en raison de l’absence de grands émetteurs de gaz à effet de serre comme les États-Unis Les États (signataires du texte mais pas encore ratifiés), la Chine et l’Inde – qui ont fortement progressé depuis 1990 – ont atténué leur impact.
- Décembre 2015 : Accord de Paris
194 pays et l’Union européenne ont ratifié l’Accord de Paris lors de la COP21 en décembre 2015. Le texte fixe des objectifs pour limiter « la hausse de la température moyenne de la Terre bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et poursuivre « l’action pour limiter la hausse de la température par rapport aux niveaux préindustriels à moins de 1,5°C ». L’accord est entré en vigueur en novembre 2016. En août 2017, le président des États-Unis, deuxième émetteur de gaz à effet de serre après la Chine, a informé les Nations unies de son intention de se retirer de l’accord. Programme environnement Un rapport de l’agence note que même si les signataires de l’accord réalisent leurs efforts respectifs promis pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, « cela pourrait conduire à une hausse des températures mondiales d’environ 3°C d’ici la fin du siècle ».
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Août 2021 : Rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
Le GIEC publiera la première des trois parties de son sixième rapport sur les changements climatiques en août 2021. Le document, approuvé par 195 gouvernements, compile une liste de contrôle climatique inquiétante. Le GIEC estime désormais que le seuil de réchauffement climatique de 1,5°C sera dépassé au « début des années 2030 » par rapport aux températures de la seconde moitié du XIXe siècle, soit « 10 ans plus tôt » que l’estimation de 2019. Les experts du GIEC affirment que certains changements sont « irréversibles sur des siècles, voire des millénaires », comme la montée des océans due à la fonte des glaces. Selon le rapport, « chaque tonne de dioxyde de carbone émise contribue au réchauffement climatique ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé en août 2021 à « une action immédiate et décisive pour éviter une catastrophe climatique » avant la COP26 à Glasgow, en Écosse, en novembre 2021.
Quelques chiffres
- 58,4 % : Les données montrent qu’en 2019, la Chine, les États-Unis, les membres européens de l’OCDE et l’Inde représentaient ensemble 58,4 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Consortium scientifique du projet. La Chine représente à elle seule 27,9 % de ces émissions, les États-Unis 14,5 % et les pays de l’OCDE 8,8 %. Cependant, les émissions de dioxyde de carbone par habitant aux États-Unis sont plus du double de celles de la Chine. De plus, la Chine et l’Inde produisent plus de CO2 qu’elles n’en consomment : ces chiffres ne tiennent pas compte des « émissions importées » européennes ou américaines, c’est-à-dire causées par des produits fabriqués dans d’autres pays comme la Chine.
- 41,8 % : Selon l’Agence internationale de l’énergie, une organisation des 30 pays les plus industrialisés au monde, le secteur de la production d’électricité et de chaleur représentait 41,8 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone provenant de la combustion de carburant en 2019. Le transport arrive en deuxième position avec 24,4 % des émissions, devant l’industrie avec 18,6 %.